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>> Ces courtes présentations des sept portions de frontière constituant l'ancienne frontière de Schengen ont pour but d'apporter les éléments nécessaires à la compréhension des lieux présentés et de mettre en perspective les observations relevées sur le terrain en les replaçant dans leurs contextes historique et géographique. Ces présentations sont sujettes à être complétées et améliorées.
[ si vous souhaitez participer à ce travail d´approfondissement contactez nous : contact@atelier-limo.eu ]

 

Comme les autres portions étudiées, la frontière italo-slovène a connu une histoire très complexe au cours du Xxème siècle : les territoires frontaliers concernés appartenaient jusque la 1ère G.M. à l’empire austro-hongrois. Ces territoires ont également été le théâtre d’importants affrontements entre 1914 et 1918 (cf. I-SLO 08). Entre les deux guerres, cette région était alors occupée dans des proportions très diverses à la fois par des populations d’origine allemande, italienne ou slovène. A la suite de la 2nde G.M., un nouveau tracé a été déssiné lors du Traité de Paris en 1947 au cours desquels la proposition de l’administration francaise a été préférée à celle des Américains (qui octroyaient plus de territoires à l’Italie) et celle des Russes (qui octroyaient plus de territoires à la Yougoslavie). Ce tracé s’appelle depuis " la ligne francaise ". Il a été trés difficile à mettre en place à cause des tensions et des sentiments d’injustices qu’il a occasionnés et a d’ailleurs pour cela été considéré comme provisoire jusqu’en 1975. Durant cette période, il a subi de petites modifications.

Cette frontière a été dessinée de manière déconnectée des problématiques locales jusqu’à engendrer des situations absurdes. En témoigne ce cimetière au niveau du poste I-SLO 26 qui a été coupé en deux, entraînant l’aménagement d’un accès supplémentaire dans le mur d’enceinte côté italien. Mais ce tracé a pu avoir des conséquences bien plus importantes comme le montre l’exemple de Gorizia (I-SLO 17 à 24). Dans ce cas-ci, le fait d’avoir octroyé la totalité de la ville de Gorizia à l’Italie et d’avoir laissé à la Yougoslavie uniquement la gare a entraîné l’édification d’une ville nouvelle, Nova Gorica qui compte aujourd’hui 17 000 habitants.

L’autre particularité de cette frontière concerne le territoire de Trieste qui fût également un motif de discorde entre la Yougoslavie et l’Italie (cf. I-SLO 38). Ce territoire a constitué de 1947 à 1954 un micro-état neutre sous contrôle de l’ONU. A la fin de la guerre, la ville de Trieste et sa région ont été revendiquées par les deux parties ce qui a entraîné de violents affrontements notamment les " massacres de foibes " (I-SLO 34) et l’utilisation par les forces du dictateur yougoslave Tito du camps de concentration établi par les nazis pendant la guerre dans les installations portuaires de la ville.

Aujourd’hui, malgré l’entrée de la Slovénie dans l’U.E. et les différentes cérémonies qui ont célébré cette adhésion, on constate qu’il subsiste au niveau de cette frontière des tensions entre une grande partie des habitants, tensions dues notamment à une méconnaissance et à une réinterprétation de faits historiques. Pédagogique et très bien documenté, le musée de la frontière de Nova Gorica apporte des éléments concrêts permettant d'éclaircir l'histoire de cette portion de frontière et par là de la relation entre les deux pays. (I - SLO 20)