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Le tracé de la frontière entre l’Autriche et la Slovénie date de 1919. Il a été dessiné suite à la chute de l’empire austro-hongrois. Ce " nouveau " tracé a entre autre entraîné, comme ailleurs, la présence de " patrimoine transfuge " (cf. mémoire) comme le montre l’exemple SLO-A 11. Appartenant jadis à la Yougoslavie, la Slovénie n’existe en tant qu’Etat que depuis 1991, suite à un référendum gagné à 88% et à la " guerre des 10 jours ". La petite armée slovène s’était alors opposée à l’armée yougoslave et avait occupé l’ensemble des points de passage frontaliers de son territoire. Il n’y eut que très peu de victimes. Certains des villages autrichiens limitrophes avaient alors été évacués. Les liens historiques de la Slovénie avec l’Europe occidentale lui ont par la suite permis d’entrer dans l’Union européenne. En janvier 2007, elle a éte le premier et l’unique pays des 10 nouveaux membres à abandonner sa monnaie pour adopter l’euro.
La frontière qui la sépare de l’Autriche est la moins surveillé des frontières étudiées. Certains passages voitures mineurs ne sont que très sporadiquement contrôlés comme c’est le cas au niveau des postes SLO-A 01, 03, 04, 05, 06, 07 ou 12. On ne retrouve cela nulle part ailleurs de Swinoujscie à San Bartolomeo. A un endroit, des particuliers qui possèdent des terrains à la fois en Slovénie et en Autriche et qui en ont fait la demande se sont vus confiés personnellenment les clés de la barrière de la frontière (SLO-A 17).
La frontière actuelle parcourt deux « Länder » autrichiens, la Styrie (Steiermark) et la Carinthie (Kärnten). Ces deux régions entretiennent deux rapports différents avec la frontière. Géographiquement d’abord : la " Weinstrasse " au sud de la Styrie est une région vallonnée qui se développe également côté slovène. Pas de ligne de démarcation nette d’un point de vue paysage et le tourisme engendré par l’activité viticole se retrouve des deux côtés. Les connections et les échanges sont relativement nombreux. La Carinthie, elle, est séparée de la Slovénie par une chaîne de montagnes de plus de 2000 mètres d’altitude. Les connections s’effectuent au niveau des rares vallées ou des cols difficilement accessibles. Mais cette particularité géographique n’explique que très partiellement les difficultés de communication qui existent entre la Carinthie et son pays voisin. La politique menée dans ce Land est en effet bien différente de celle menée en Styrie : le parti au pouvoir avec à sa tête le très conservateur Jörg Haider met tout en oeuvre pour empêcher les fortes minorités slovènes de revendiquer leur appartenance à cette région : destruction ou refus de poser les panneaux bilingues à l’entrée des communes où 10% de la population parle slovène (ce qui est pourtant la loi en Autriche), difficultés pour les radios locales slovènes de diffuser. Ce parti qui affiche le slogan " Wir sind wir " ( " Nous sommes nous " ) a enregistré en 2004 42,5% des suffrages. Les membres du parti adoptent un regard très discutable sur l’histoire considérant par exemple comme traîtres de la nation les partisans slovènes qui se sont opposés aux soldats SS nazis qui les ont persécutés de 1938 à 1945. Cette politique est menée alors que de l’autre côté, au passage SLO-A 29, existent les restes d’un camps de concentration nazi et un tunnel transfrontalier construit par les prisonniers.