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>> Ces courtes présentations des sept portions de frontière constituant l'ancienne frontière de Schengen ont pour but d'apporter les éléments nécessaires à la compréhension des lieux présentés et de mettre en perspective les observations relevées sur le terrain en les replaçant dans leurs contextes historique et géographique. Ces présentations sont sujettes à être complétées et améliorées.
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La Slovaquie et l’Autriche appartenaient également toutes deux à l’empire austro-hongrois jusque la première G.M. Bratislava, autrefois Presbourg constituait une des villes les plus importantes de l’empire et fût longtemps la capitale de la Hongrie. De 1918 à 1992 (à l’exception de la période 1938-1945), cette portion de frontière séparaient l’Autriche et la Tchécoslovaquie. Depuis la séparation de la Tchécoslovaquie, elle partage l’Autriche et la Slovaquie. Bratislava, ville à la frontière et à cheval sur le Danube est devenue la capitale de ce nouveau pays.

Le tracé de la frontière correspond au nord à celui de la rivière Morava (March en allemand) sur environ 70 km de long. Cette rivière a la particularité de connaître de fréquentes crues ce qui a impliqué la mise en place de digue de protection sur l’ensemble des berges. Jusqu’en 1945, il existait de nombreuses connections entre les deux pays au niveau de la rivière. Le franchissement s’effectuait par pont ou par bac tout le long du cours d’eau. Aujourd’hui, sur la douzaine de passages que l’on dénombrait n’en subsistent que deux : SK-A 01 et SK-A 03. L’un s’effectue par bac, l’autre par pont. Tous deux sont fortement dépendants des fluctations de la rivière car n’étant pas pourvus de dispositif efficace pour palier aux crues. Ils peuvent devenir inutilisable du jour au lendemain et contraindre les usagers à d’énormes détours pour se rendre de l’autre côté. Ce phénomène handicape particulièrement les Slovaques employés dans les entreprises autrichiennes qui doivent franchir la frontière pour se rendre sur leur lieu de travail. Bien que de nombreux projets de liaisons existent, les négociations sont en ce moment très difficiles pour créer d’autres passages plus fiables et plus pérennes entre les deux pays. Une partie de la population autrichienne semble avoir tout intérêt à faire obstacle à de tels projets d’infrastructure évoquant entre autre l’argument écologique pour bloquer la construction de ponts dans ces espaces préservés.

Sur l’ensemble de la frontière, il n’existe donc aujourd’hui que 5 connections dont 3 se situent au Sud-Ouest de Bratislava, là où le tracé ne correspond plus à une quelconque « barrière naturelle ». Comme en ce qui concerne la frontière germano-tchèque, celle-ci est donc passé du statut de « frontière molle » avant 1945 (nombreux passages, mélange des populations) à celui de « frontière dure » (cf chapitre Translations : frontière et populations déplacées du mémoire). L’ouverture entamée depuis 1990 puis en 2004 avec l’entrée de la Slovaquie dans l’U.E. est particulièrement lente et difficile. Plus qu’ailleurs, les échanges sont très restreints et la différence de niveau de vie est frappante entre les deux pays, spécialement hors de la capitale Bratislava. Le manque de liaison claire entre les capitales Bratislava et Wien (les plus proches l’une de l’autre au monde) est également un signe de la difficulté qu’ont les deux pays à coordonner leurs infrastructures. Comme le montre l’analyse des points SK 06 07 08, le passage des voitures et des camions n’est pas optimal.