La frontière actuelle entre la Pologne et l’Allemagne ne possède son tracé actuel que depuis 1945. Le glissement de la Pologne vers l’Ouest est une des conséquences territoriales immédiates les plus remarquables de la Seconde Guerre Mondiale. A titre d’exemple, Vilnius, capitale aujourd’hui de la Lituanie se trouvait avant guerre en territoire polonais. Par ailleurs, les grandes villes comme Szczecin (Stettin), Wroclaw (Breslau) ou encore Zielona Góra (Grünberg) ne sont polonaises que depuis 60 ans. Pour l’exemple de Szczecin qui se situe à une dizaine de kilomètres de la frontière actuelle, ce changement de statut a eu comme conséquence pour les territoires frontaliers restés allemands la perte de leur point de centralité, de leur centre économique. (cf. D-PL 14)

La quasi-totalité des Allemands vivant dans ces régions ont été expulsés puis " remplacés " par d’autres réfugiés venant en partie des territoires perdus par la Pologne à l’Est. De chaque côté de la frontière, s’est donc concentrée une population issue de ces déplacements qui a dû se réadapter à son nouveau lieu de vie. Il est important de rappeler que jusqu’en 1990, cette frontière séparait deux Etats communistes: la RDA et la Pologne toutes deux sous influence soviétique. Les relations entre les deux pays n’ont pas pour autant été très faciles durant cette période.

La frontière coïncide sur la quasi-totalité de son tracé avec le fleuve Oder (Odra en polonais) et la rivière Neisse (Nyssa). Une frontière physique, qui a servi de prétexte à un dessin qui aujourd’hui encore est sujet à contentieux. Persiste à certains endroits une remise en question du tracé du moins le besoin de justifier celui-ci par l’exploitation et l’interprétation de faits historiques parfois très anciens afin de légitimer et affirmer la présence polonaise dans ces territoires autrefois allemands (cf D-PL 15).

Une des autres conséquences directes du tracé de 1945 a été la partition en deux des villes allemandes qui s’étaient développées sur les deux rives de l’Oder ou de la Neisse. En a résulté des typologies de " villes jumelles " (par exemple Görlitz est devenue Görlitz + Zgorzelec) qui après avoir été coupées l’une de l’autre durant de longues années sont entrées dans un processus de partenariat, ceci afin de tenter de relancer leur économie et leur développement. Déclenchés en général après la chute du communisme, ce type de coopération a été facilité par l’entrée de la Pologne dans l’U.E. et est depuis encouragé par les programmes de subvention européens type INTERREG. (Voir les principaux exemples D-PL 18, D-PL 22, D-PL 32)

Enfin autre conséquence, l’apparition d’un patrimoine transfuge.