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> patrimoine transfuge
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>> Ébauche de termes ou de concepts issus de l´observation sur le terrain, les mots qui constituent ce bref lexique ont pour objectif de relier de manière thématique les 237 lieux analysés, de proposer un regard transversal complétant la forme linéaire du parcours „fiche par fiche“. Pistes de réflexions, sorte de trame thématique, cet ensemble de termes évoluera et s´enrichira avec le temps et les collaborations que nous tachons de mettre en place.
[ si vous souhaitez participer à ce travail d´approfondissement contactez nous : contact@atelier-limo.eu

 

Certains bâtiments anciens ou même plus récents (une église, un château, une gare) sont souvent susceptibles de devenir des éléments symboliques de l’identité d’un groupe de personnes, d’une ville ou d’une nation. Sans aller jusqu’à évoquer des monuments tels que la Fernsehturm de Berlin, l’Arc de Triomphe ou encore le musée Guggenheim de Bilbao, il parait clair que les questions du patrimoine et de la nation (du moins de l’identité) sont étroitement liées.

Le phénomène que nous avons appelé patrimoine transfuge est une conséquence directe du déplacement des frontières et des populations. Il s’agit d’objets vecteurs d’identification forts qui passent après cette translation de " l’autre côté ". La valeur symbolique que portent alors ces bâtiments s’en trouve ainsi complexifiée : un pays se voit soudainement attribuer sur son territoire le symbole fort d’identification de la ville ou du pays voisin. S’agit-il de se le réapproprier ? (cf. D-PL 17 ou I-SLO 20) De l’effacer ? (cf. CZ-D 12) De ne pas y toucher et de le laisser en attente ? (cf. D-PL 22) En considérant le contexte de l’après guerre, période à laquelle ce phénomène est apparu, on peut comprendre la difficulté de répondre à ces problématiques.

Les exemples de bâtiments ou d’édifices concernés par cette question sont nombreux et récurrents sur l’ensemble de la frontière. Aujourd’hui, avec l’entrée de nouveaux pays dans l’U.E., le contexte n’est plus le même et ces bâtiments font souvent l’objet de toutes les considérations. Les collectivités locales semblent conscientes de la valeur symbolique portée par ce patrimoine particulier. Sa réhabilitation est souvent encouragée par les programmes de coopération européens (comme INTERREG) qui fonctionnent sur la base du partenariat pour le financement. Ces organismes jouent un rôle essentiel de médiateur.

Dans le cas de Bad-Muskau et de son parc (D-PL 28), la question de la " reconquête " se pose. Il semble en effet que la partie allemande souhaite à tout prix récupérer (non pas territorialement mais plus programmatiquement et symboliquement) la partie du parc qui se trouve depuis 1945 en territoire polonais; Le château à l’origine du parc – et donc l’entrée - se trouve côté allemand. Symboliquement, même la partie polonaise du parc appartient toujours à l’Allemagne.

[ D-PL 15, D-PL 17, D-PL 22, D-PL 28, D-PL 34, CZ-D 12, CZ-D 54, A-CZ 24, I-SLO 20 ]